Vandalisme queer
Sara Ahmed, trad. Emma Bigé, Mabeuko Oberty
éditions Burn~Août - 7.00€ -

La philosophe Sara Ahmed se présente parfois comme « une rabat-joie féministe, une alienne affective, une femme queer racisée en colère ». Depuis plus de dix ans, elle tient un blog, feministkilljoys.com, où elle publie des morceaux de ses livres et de ses conférences. Dedans, on trouve des bouts de rages - contre le harcèlement sexuel à la fac où elle enseigne, contre le racisme institutionnel, contre le capitalisme carcéral... — mais aussi des célébrations des solidarités et des activismes transféministes. De là sont extraits les trois textes rassemblés dans ce court recueil, « Vandalisme queer », « Usage queer» et « La plainte, méthode queer»; des textes qui ont tous pour point commun de réfléchir aux potentiels d'interruption du mot queer. Queer, oblique, pas droit.e.s, déviant.e.s : des termes pour se mettre en travers des chemins trop bien tracés. Des textes comme autant d'appels à multiplier les existences vandales.

Un tuyau percé peut mener à un autre; il peut le faire et il le fait. Il suffit parfois de desserrer un écrou, un petit peu, juste un tout petit peu, pour que l'explosion ait lieu. Et nous avons besoin de plus d'explosions. Les usages queers, les usages obliques, décrivent ce potentiel d'explosion. Ils décrivent la manière dont les petites déviations, les petits desserrements, la création d'une issue de secours, l'ouverture d'une échappée, peuvent aider à multiplier toutes sortes de fuites et de sorties.

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