George S. Schuyler
Années 1930. L’Afrique est sous la férule des puissances impérialistes européennes et la domination blanche s’est étendue à toute la planète. C’est sans compter avec la conspiration tramée par la diabolique Dr Belsidus : son organisation, véritable machine de guerre savamment bâtie grâce aux cerveaux noirs les plus ingénieux, composée d’hommes et de femmes sur tous les continents résolus à mener une lutte sans merci et sans répit, se prépare à changer la face du monde en donnant à l’Histoire un tournant imprévu. Nous voilà embarqués au coeur de l’action avec le journaliste Carl Slater, recrue malgré lui de la redoutable Internationale noire.
Avec ce roman-feuilleton fortement mêlé de science-fiction, George Schuyler, figure éminente de la Harlem Renaissance, explorait dès 1936 les thématiques d’une guerre de libération des peuples de couleur aux dimensions planétaires, et la constitution d’un empire africain. À travers les aventures proprement rocambolesques de ses personnages et l’utilisation de toutes les ficelles du genre, il donna naissance à une satire troublante, un objet littéraire encore non identifié qu’on renconnaîtra plus tard comme un des précurseurs de l’afrofuturisme.
George Samuel Schuyler, 1895–1977, fut un essayiste, journaliste et romancier de première importance dans le monde culturel africain-américain de l’entre-deux-guerres. Il reste connu pour la férocité de ses critiques. Il est l’auteur d’un seul roman, Black No More, traduit en France en 2016 et d’un essai romancé dénonçant la traite au Liberia, produit de son enquête de terrain dans le pays. Proche des courants socialistes jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, il prendra un virage nettement réactionnaire par la suite, tout en demeurant dans les mémoires de toute une génération d’écrivains, tels qu’Ishmael Reed ou Samuel Delany.