French Editions

Theresa Hak Kyung Cha – Berkeley – 1968
Elvan Zabunyan
Les Presses du Reel - 18.00€ -

Première publication dédiée à l'œuvre singulière de l'artiste coréenne-américaine Theresa Hak Kyung Cha (1951-1982), à la croisée de la performance, de l'art conceptuel, de la vidéo et de la poésie, dont l'un des motifs principaux concerne sa représentation de l'Histoire, marquée par l'expérience de l'exil et de la migration, de la dislocation temporelle, culturelle, géographique et sociale.

Dans le courant de sa brève vie, Theresa Hak Kyung Cha a produit un travail artistique, littéraire et critique qui en fait une figure exemplaire, même si encore trop méconnue, de l'art contemporain américain. Est ici retracé ce parcours singulier qui se forge à la lumière d'une période exceptionnelle à la fois de l'histoire et de l'histoire de l'art. Theresa Hak Kyung Cha est à Berkeley en 1968, à Paris en 1976, à New York en 1980 et s'engage dans une pratique de l'art et de la pensée où sont brassés les concepts les plus novateurs des théories visuelles ou filmiques, de la philosophie, de la linguistique et de la littérature comparée. 

Theresa Hak Kyung Cha, Berkeley, 1968 est aussi une réflexion inédite sur la représentation de territoires culturels déplacés et leur rapport à la mémoire.

Historienne de l'art contemporain, Elvan Zabunyan est maître de conférences habilitée à l'université Rennes 2 et critique d'art. Ses recherches portent sur l'art nord-américain depuis les années 1960 et notamment le tournant 1970 autour des questions raciales et féministes. Elle travaille depuis le début des années 1990 sur les problématiques issues des cultural studies, des théories postcoloniales et des études de genre en cherchant à construire, grâce à ces pensées critiques, une méthodologie de l'histoire de l'art contemporain articulée autour d'une histoire culturelle, sociale et politique. Elle a publié Black is a color, une histoire de l'art africain américain (Dis Voir, 2004), co-dirigé plusieurs livres et a écrit de nombreux articles dans des ouvrages collectifs, des catalogues d'exposition et des périodiques.

Métaphoriques Cannibales
non-a (eds.)
non-a - 18.00€ -

Métaphoriques Cannibales est un recueil transdisciplinaire, où le cannibalisme est pris comme métaphore, comme un concept ouvert aux analogies, comme anthropopoiésis et boîte noire, et comme fait social total.

Peuplent cet endroit des individus qui s’abreuvent de symboles, d’imaginaires, d’occulte, d’intime et ne craignent pas d’en recracher des images et idées d’une extrême violence, tout en constituant paradoxalement l’univers de leur production comme “safe space”.

Le cannibale est une spécialité belge, composée d’un toast recouvert de filet américain (une variante belge du steak tartare).

Transgressif et provocant, c’est ici un paroxysme de l’altérité et fantasme de l’Autre, qui permet par reflet de nous contempler nous-même.
La vie n’a de saveur que pour devenir viande.

La transgression, c’est aussi aller plus loin. Oser aller plus loin. Plus loin que les normes communément admises qui sont toutes relatives et violentes.
SUBSTANCE MOLLE ET SANGUINE

Nous cherchons des outils spéculatifs pour pænser notre monde.STIMULI VISUELS HOMOGÉNÉISÉS PAR LE ROUGE

C’est d’un brouillard polysémique empli de chimères, d’un tabou lardé de malaise et d’angoisse, bien au chaud dans un ventre plein de plasma, que ɴon-ᴀ émet ce recueil transdisciplinaire.

Dans la large brèche que nous propose l’ouverture de notre thématique, s’engouffre une multitude d’approches : de la chansonnette, au récit spéculatif, de la définition critique, à la BD vorarephile, du reportage photo, à la poésie expérimentale, de la théorie d’écologie spéculatif, à la performance eroticocculte.

Explorons les obscures profondeurs de nos éthiques pour y trouver les fondations de nos ontologies... se mordre d’une balle dans le pied.

Contributeur·rice·x·s
aariel136, Maurane-Amel Arbouz, Nina Bigot,Mathilde Block, Juliano Caldeira, Rémi Calmont, Rouge Cendre, Chloé Clemen, Sam Ectoplasm, Robin Faymonville, Gabriel René Franjou, Tristan Gac, Léo Gillet, Charlotte Guerlus, Théophile Gürtin, KarenDK, Olga Mathey, Louise Mervelet, Jean-Baptiste Molina, Hélène Alix Mourrier, Carole Mousset, Lucy Ozon, Angel Raymond, Andres Komatsu & Camila Roriz, Paradoc sale, Manon Schaefle, Yan Tomaszewski, Tom Valckenaere, Chloé Viton, xX-Sukuba-Xx, Zelig, Janna Zhiri

À perte de mère – Sur les routes atlantiques de l'esclavage
Saidiya Hartman
Brook - 22.00€ -

Saidiya Hartman traces the history of the Atlantic slave trade by recounting a journey she took along a slave route in Ghana. Following the trail of captives from the hinterland to the Atlantic coast, she reckons with the blank slate of her own genealogy and vividly dramatizes the effects of slavery on three centuries of African and African American history.

Saidiya Hartman, professor of English and comparative literature at Columbia University, is a scholar of African American literature and cultural history.

Preface by Maboula Soumahoro.

Translated from the English (American) by Maboula Soumahoro (original title: Lose Your Mother. A Journey Along The Atlantic Slave Route, Farrar, Straus and Giroux, 2007).

Pommes Girl / أحتفل بالحياة التي تحتفل بي
Rim Battal
Kulte Editions - 16.00€ -

The story of a meeting between a woman and a man linked by music for one night, in a nuptial dance of bodies and words doomed to failure: an ode to desire by the Franco-Moroccan poetess.

Rim Battal (born 1987 in Casablanca, lives and works between Paris and Rabat since 2012) is a French artist and poet.

Edited by Yasmina Naji.
Translated into Arabic by Abdelilah Khattabi.

Tout Le Monde Peut Être Féministe
bell hooks
Éditions Divergences - 14.00€ -

« Pour faire simple, le féminisme est un mouvement qui vise à mettre fin au sexisme, à l’exploitation et à l’oppression sexistes. » Ainsi débute cette efficace et accessible introduction à la théorie féministe, écrite par l’une de ses figures les plus influentes, la militante noire-américaine bell hooks.

Conçu pour pouvoir être lu par tout le monde, ce livre répond de manière simple et argumentée à la question « qu’est-ce que le féminisme ? », en soulignant l’importance du mouvement féministe aujourd’hui. Ce petit guide, à mettre entre toutes les mains, nous invite à rechercher des alternatives à la culture patriarcale, raciste et homophobe, et à bâtir ainsi un avenir différent.

Traduit de l'anglais par Alex Taillard

LSD #03 – A DIY Issue
Jean-Michel Géridan (ed.)
Les Presses du Reel - 12.00€ -

The third issue of Le Signe Design (the Cahiers of the National Graphic Design Center) is about DIY practices and is based on the work of Gilles de Brock, graphic designer who became a ceramic tile manufacturer.

Do It Yourself practices are not, as is commonly assumed, limited to home improvement, nor just a way of subverting—hacking—a given social and political organization. They are also a way of looking both forward and backward, at our future and our heritage. They involve our heritage insofar as they allow constituted groups to revive past knowledge and skills threatened with extinction. They look forward in that they make it possible to create tools that do not yet exist but could.

The applications of the Do It Yourself approach range from niche practices to everything everywhere, and what they have in common is that they are always in opposition to the mass market. Some examples of this extremely diversified movement include self-publishing, cosplay, biotechnology, hacking (especially in the sense of programming), and producing digital artworks and music. Its most mediatized (and often romanticized) contemporary manifestation is what are called fablabs, but this term is too limited to cover the phenomenon in all its vast variety.

The roots of the DIY movement go back to the magazines Popular Mechanics(1902) and Mechanix Illustrated (1928), popular education publications meant for readers in small towns and the countryside who needed to be self-reliant and repair broken manufactured items rather than buying new ones. The late 1960s saw the emergence of movements motivated by environmental concerns and a distrust of consumer society. Many people—like some student co-op members, hippies in North America and punks in Europe—wanted to share resources. Stewart Brand's famous Whole Earth Catalogue, subtitled "Access to tools", launched in 1968, constitutes our contemporary reference.

This issue is appearing in parallel with the solo exhibition retracing the career of Gilles de Brock, whose production is deeply infused with the DIY spirit. Yet his practice can't be reduced to the things he has actually made. It is part of the kind of knowledge-sharing economy proclaimed in Brand's counter-culture manifesto, able to go even further today thanks to the participatory and interactive Web 2.0.

Texts by Pao Lien Djie, Maya Ober, Nina Paim, Anthony Masure, Guillaume Helleu, Tereza Bettinardi, Jean-Michel Géridan.

Les Lichennes
Marine Forestier
ESAAA - 14.00€ -

A novel of anticipation anchored in queer ecologies, a frenetic odyssey interwoven with songs and short poems, mixing the genres of feminist science fiction, young adult literature, space-opera and marvelous fable.

Marine Forestier lives and works in Brussels. Her writing work mixes poetry and science fiction. She collaborates on several comic book projects with illustrators Bianca Dall'Osso and Nino André and is also part of La Satellite, an artist collective and curatorial platform based in Brussels, which works around feminisms in contemporary science fiction. She publishes her texts in numerous journals and zines.

Decolonizing Art Book Fairs – Pratiques de l'édition indépendante dans les Sud(s)
Yaiza Camps, Moritz Grünke, Pascale Obolo, Michalis Pichler, Parfait Tabapsi (eds.)
Miss Read, Berlin - 20.00€ -

A manifesto for the decolonization of art book fairs and publishing.

Can we decolonize art book fairs? Can we decentralize knowledge and deconstruct privilege in our contexts? Decolonizing Art Book Fairs aims to rethink through the existing and speculative frameworks of organizational practice in the art book fairs. This workbook attempts to introduce new narratives and help deconstruct the frontiers between north(s) and south(s), putting an emphasis on practitioners and initiatives from the African continent and diaspora. A workbook with (primarily newly commissioned) texts and interviews.

Contributions by Jean-Claude Awono, Yaiza Camps, Chayet Chiénin, Chimurenga, Renata Felinto, Wanjeri Gakuru, Moritz Grünke, Aryan Kaganof, Sharlene Khan, Grada Kilomba, Carla Lever, Fouad Asfour, Dzekashu MacViban, Gladys Mendía, James Murua, Tinashe Mushakavanhu, Simon Njami, Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, Monica Nkodo, O Menelick 2Ato, Pascale Obolo, Michalis Pichler, Mario Pissarra, Sergio Raimundo, Djimeli Raoul, Flurina Rothenberger, Bienvenu Sene, Bisi Silva, Kwanele Sosibo, Parfait Tabapsi, Louise Umutoni, Zamân Books & Curating.

Art is Magic
Jeremy Deller
Frac Bretagne - 28.00€ -

First monograph in French: from Rod Stewart to the Industrial Revolution, Art is Magic collates all of acclaimed artist Jeremy Deller's cultural touchstones into one lovingly curated volume, balancing these artistic inspirations with examples of Deller's visionary work.
 
Published on the occasion of the exhibition Jeremy Deller: Art is Magic at Frac Bretagne, Musée des beaux-arts and La Criée art center, Rennes, in 2023.

Texts by Jeremy Deller; interview with Jeremy Deller by Daniel Scott, Alan Kane, Mary Beard, Jonny Banger, Cheerio. Translated from the English by Sandra von Lucius.

Copiez ce livre – Un manuel sur le droit d'auteur et les communs culturels, par et pour les artistes
Eric Schrijver
Les commissaires anonymes - 17.00€ -

An artist's guide to copyright, written for makers.

Both practical and critical, this book will guide you through the concepts underlying copyright and how they apply in your practice.

How do you get copyright? For what work? And for how long? How does copyright move across mediums, and how can you go about integrating the work of others? Because they get copyright too!

Copy this Book will detail the concepts of authorship and original creation that underlie our legal system. This way, it will equip you with the conceptual keys to participate in the debate on intellectual property today.

Eric Schrijver is a Dutch interaction designer, artist and author, born in Amsterdam in 1984. He lives in Brussels, and works for the Belgian IT company ACSONE, designing and developing interfaces for clients in the public and private sector. Eric Schrijver directs a group blog called I like tight pants and mathematics, that aims to motivate designers and artists to get more involved in the world of computer programmers. From 2011 to 2017 he was a core member of the graphic design collective Open Source Publishing. Eric Schrijver has taught workshops at art schools around the world. He has been a teacher at the Masters Graphic Design at the École de Recherche Graphique (ERG), and as well as a faculty member at KABK (The Hague), where he taught coding and interaction design.

Apocalypticotrashecocidocious - Censored 08
Apolline et Clémentine Labrosse
Censored Magazine - 20.00€ -  out of stock

« Apocalypticotrashecocidocious », l’édition Censored 08, parle d’écologie et de luttes anticapitalistes, de vivant et d’humilité

Ses recherches, textes et productions artistiques mènent à une conclusion : l’urgente nécessité de faire front commun pour quitter les logiques d’exploitation hyperviolentes envers la terre, les espèces, les femmes, minorités de genre et personnes racisées. Politiser le rapport que nous entretenons à nos territoires mutilés, qu’ils soient urbains ou ruraux. Comprendre comment le capitalisme s’est érigé en culte quasi religieux fondé sur la dépossession des savoirs, le déracinement des émotions, l’anti-spiritualité et l’individualisme. Il est alors question de militances joyeuses et du refus de la fatalité, de relations inter-espèces, de spiritualités noires, d’écologie au quotidien, de culture white trash et de futurs possibles.

Comment penser l’écologie lorsque c’est notre propre mode d’existence qui parasite le vivant ? Qu’apprendre des mammifères marins ou des espèces invertébrées ? Quels arts, récits et spiritualités pour aller au-delà des imaginaires dystopiques féministes et engendrer l’action ? Comment s’organiser collectivement tout en apprenant à rester à sa place et sans hiérarchiser ?

L'Écriture de Monique Wittig À La Couleur De Sappho
Catherine Écarnot
Éditions de Ixe - 20.00€ -

Invitation au voyage à travers l’œuvre littéraire de Monique Wittig, ce livre nous embarque dans une passionnante exploration de ses textes de fiction, de L’opponax à Virgile, non. Il rend compte de la lutte amoureuse qu’elle livre au langage – matériau brut qu’elle travaille au corps pour faire advenir dans la réalité ce qui n’y a pas (encore) droit de cité. La convocation malicieuse et grave des grands récits du passé, les nombreux emprunts aux auteurs anciens, la pratique de la citation font des Guérillères une formidable épopée féministe, du Corps lesbien un Évangile selon Sappho, du Voyage sans fin le combat drôle et tragique d’une Quichotte féministe et lesbienne.

En soulignant la cohérence des textes et leur fragmentation, Catherine Écarnot met en évidence la passion poétique qui habite ces livres que Wittig concevait comme des « chevaux de Troie » : des machines de guerre destinées à fissurer la réalité pour y inscrire une subjectivité mouvante, échappée du continent noir de la féminité, rétive aux assignations de genre. Uniques et radicalement disruptives, les fictions ainsi créées ouvrent grands les chemins qui relient littérature et lesbianisme.

Publié pour la première fois en 2002, cet ouvrage, le premier consacré en Europe à l’œuvre witigienne, reparaît dans une nouvelle édition remaniée, actualisée et enrichie de nombreuses références aux études publiées depuis sa parution.

Art et production
Boris Arvatov
Éditions Sans Soleil - 19.00€ -

Art et production de Boris Arvatov fait partie des classiques oubliés des avant-gardes qui se sont épanouies durant la Révolution russe. Publié à Moscou en 1926, il vient porter le fer dans les débats qui agitent l’école constructiviste : que doit être le statut de l’art après la révolution, ses liens avec les techniques industrielles de reproduction, avec la critique de la vie quotidienne, comment doit-il entrer dans l’usine ? Autant d’interrogations radicales, témoignages d’une séquence politico-sociale bouillonnante. Une nouvelle conception de l’art émerge, qui laissera une empreinte indélibile sur une tradition de critiques matérialistes de la culture, de Walter Benjamin à Peter Bürger, en passant par Fredric Jameson, celle qui posera la question de l’articulation entre pratique artistique et logiques propres à la sphère de la production. Un document exceptionnel enrichi d’illustrations, paraissant en français pour la première fois, une porte prviliégiée sur un moment-clé de la modernité exthétique du XXe siècle. 

Boris Arvatov (1896–1940) est un artiste et critique d’art russe. Il est notamment connu comme théoricien du productivisme, un mouvement d’avant-garde post-révolutionnaire lié au constructivisme. 

Logique Du Genre
Maya Gonzalez, Jeanne Neton
Éditions Sans Soleil - 10.00€ -

Qu’est-ce que le genre dans le capitalisme contemporain ? C’est à cette question qu’invite à répondre ce recueil, à partir d’une démarche théorique inspirée du féminisme et du marxisme. Il s’agit de penser, depuis une analyse systématique du rôle joué par le travail domestique et les violences de genre dans notre système économique, un monde au-delà de l’exploitation, et donc du genre et des ses contraintes. Un communisme au présent, qui s’empare de tous ces questionnements, trop souvent ignorés dans l’histoire du mouvement ouvrier. 

Jeanne Neton et Maya Gonzalez participent à la revue anglo-américaine Endnotes, dont le présent volume constitue la première traduction française. Elles se placent dans la lignée du féminisme autonome italien (on songe à Silvia Federici, Leopoldina Fortunati ou Mariarosa Dalla Costa) pour proposer une contribution originale et stimulante. 

L'Empire Noir
George S. Schuyler
Éditions Sans Soleil - 16.00€ -

Après une campagne militaire fulgurante, l’organisation secrète du redoutable Dr Belsidus a chassé les puissances occupantes du sol africain et s’est rendue maitre de l’ensemble du continent, unifié pour la première fois en un gigantesque empire. L’expansion a démarré et l’édification d’une civilisation d’un genre inédit est en marche. Mais les nations européennes, après s’être fait la guerre, s’apprêtent à revenir. Une course s’engage entre l’Internationale noire et les appétits impérialistes : sabotages, espionnage, guerre technologique ou bactériologique, les héros et héroïnes de L’Internationale noire né reculeront devant rien pour sauvegarder cette indépendance acquise de haute lutte. 

Dans ce second volet du roman-feuilleton qui fit la réputation de G. Schuyler, retrouvez les nouvelles aventures de nos personnages, dorénavant contraints à une lutte géopolitique d’une ampleur inégalée, pour garantir à leur Empire noir un avenir radieux ! 

George Samuel Schuyler, 1895–1977, fut un essayiste, journaliste et romancier de première importance dans le monde culturel africain-américain de l’entre-deux-guerres. Il reste connu pour la férocité de ses critiques. Il est l’auteur d’un seul roman, Black No More, traduit en France en 2016 et d’un essai romancé dénonçant la traite au Liberia, produit de son enquête de terrain dans le pays. Proche des courants socialistes jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, il prendra un virage nettement réactionnaire par la suite, tout en demeurant dans les mémoires de toute une génération d’écrivains, tels qu’Ishmael Reed ou Samuel Delany.

L'Internationale Noire
George S. Schuyler
Éditions Sans Soleil - 14.00€ -

Années 1930. L’Afrique est sous la férule des puissances impérialistes européennes et la domination blanche s’est étendue à toute la planète. C’est sans compter avec la conspiration tramée par la diabolique Dr Belsidus : son organisation, véritable machine de guerre savamment bâtie grâce aux cerveaux noirs les plus ingénieux, composée d’hommes et de femmes sur tous les continents résolus à mener une lutte sans merci et sans répit, se prépare à changer la face du monde en donnant à l’Histoire un tournant imprévu. Nous voilà embarqués au coeur de l’action avec le journaliste Carl Slater, recrue malgré lui de la redoutable Internationale noire. 

Avec ce roman-feuilleton fortement mêlé de science-fiction, George Schuyler, figure éminente de la Harlem Renaissance, explorait dès 1936 les thématiques d’une guerre de libération des peuples de couleur aux dimensions planétaires, et la constitution d’un empire africain. À travers les aventures proprement rocambolesques de ses personnages et l’utilisation de toutes les ficelles du genre, il donna naissance à une satire troublante, un objet littéraire encore non identifié qu’on renconnaîtra plus tard comme un des précurseurs de l’afrofuturisme.

George Samuel Schuyler, 1895–1977, fut un essayiste, journaliste et romancier de première importance dans le monde culturel africain-américain de l’entre-deux-guerres. Il reste connu pour la férocité de ses critiques. Il est l’auteur d’un seul roman, Black No More, traduit en France en 2016 et d’un essai romancé dénonçant la traite au Liberia, produit de son enquête de terrain dans le pays. Proche des courants socialistes jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, il prendra un virage nettement réactionnaire par la suite, tout en demeurant dans les mémoires de toute une génération d’écrivains, tels qu’Ishmael Reed ou Samuel Delany.

La Volonté de Changer
bell hooks
Éditions Divergences - 16.00€ -

Si pour beaucoup d’hommes, le féminisme est une affaire de femmes, bell hooks s’attelle ici à démontrer le contraire. La culture patriarcale, pour fabriquer de « vrais hommes », exige d’eux un sacrifice. Malgré les avantages et le rôle de premier choix dont ils bénéficient, ces derniers doivent se faire violence et violenter leurs proches pour devenir des dominants, mutilant par là-même leur vie affective. La volonté de changer est un des premiers ouvrages féministes à poser clairement la question de la masculinité. En abordant les préoccupations les plus courantes des hommes, de la peur de l’intimité au malheur amoureux, en passant par l’injonction au travail, à la virilité et à la performance sexuelle, bell hooks donne un aperçu saisissant de ce que pourrait être une masculinité libérée, donc féministe.

À Propos D'Amour
bell hooks
Éditions Divergences - 16.00€ -

Parmi les livres les plus appréciés de bell hooks, À propos d’amour est un texte singulier. Avec sa perspicacité habituelle et ses talents de vulgarisatrice, l’autrice afroféministe s’y attaque à une thématique rarement abordée de front en théorie politique. Définissant l’amour comme un acte et non comme un sentiment, bell hooks démonte tous les obstacles que la culture patriarcale oppose à des relations d’amour saines, et envisage un art d’aimer qui ne se résume pas au frisson de l’attraction ou à la simple tendresse. Recourant à la philosophie morale comme à la psychologie, elle s’en prend au cynisme narquois qui entoure les discussions au sujet de l’amour, et s’attache à redonner toute sa noblesse à la possibilité de l’amour, dans une perspective féministe.

GLORIA JEAN WATKINS, connue sous son nom de plume BELL HOOKS, née en 1952, est une intellectuelle, féministe, et militante étasunienne. Elle a publié plus de trente livres et de nombreux articles, et est apparue dans plusieurs films documentaires. Traduits dans de nombreuses langues, ses ouvrages sont considérés parmi les plus importants sur la question aux Etats-Unis et suscitent un réel engouement en France depuis quelques années. Les éditions divergences ont déjà traduit et publié deux de ses ouvrages Tout le monde peut être féministe et La volonté de changer.

Par-Delà Les Frontières Du Corps
Silvia Federici
Éditions Divergences - 15.00€ -

Comment reprendre corps ? Comment nous rapporter au corps, cet objet éminemment historique, domestiqué, violenté, pathologisé ? Silvia Federici répond : écoutons le langage du corps, sa fragilité et ses imperfections, afin de retrouver, par-delà ses frontières, la continuité magique qui nous relie aux autres êtres vivants qui peuplent la terre. Mais surtout, identifions la plaie : les rapports sociaux de genre, de classe et de race. Dans cet ouvrage accessible et personnel, en discussion avec les mouvements féministes contemporains, Silvia Federici entreprend d’extirper nos corps des pouvoirs et des dispositifs technologiques qui les aliènent et les transforment. Politiques de l’identité, chirurgie de transformation des corps, nouvelles technologies reproductives, ce livre examine avec lucidité ces questions brûlantes qui traversent le champ féministe.

Traduit de l'anglais par Léa Nicolas-Teboul

Sensibles : une histoire du R&B français de Rhoda Tchokokam
Rhoda Tchokokam
Audimat Éditions - 20.00€ -

Au début des années 1990, des groupes inspirés du new jack swing états-unien comme N’Groove, Tribal Jam, et les artistes du label Sensitive marquent les premiers pas du R&B français.

Avec le succès des Poetic Lover et des refrains du rap français, dont certains des plus connus ont été chantés par des artistes R&B, il s’impose peu à peu dans le paysage. Une série d’excellents premiers albums voit alors le jour (K-Reen, Vibe, Matt Houston ou Wallen) avant qu’une seconde génération ne s’impose au tournant du millénaire, avec les tubes et albums de chanteuses de R&B variété. De leur côté, les médias et la critique ont souvent multiplié les malentendus et les marques de mépris face à ces différents artistes, réduisant leur musique à une version édulcorée du rap, une «revanche des filles de cité», ou en la rejetant comme une importation étrangère. Dans ce premier livre à lui être consacré, Rhoda Tchokokam montre la richesse non seulement d’un R&B en français, mais du R&B français comme genre à part entière.

En s’appuyant sur la parole des principales actrices et acteurs de ce mouvement, Rhoda Tchokokam en propose une histoire culturelle ambitieuse. Sa passion pour les chansons de R&B français croise en permanence l’analyse de leur dimension politique : elle examine aussi bien leur manière d’assumer la sexualité que leurs injonctions à la pudeur, les stratégies de formatage commercial que l’affirmation d’une sororité noire dans les clips.

Ce Qui Vit La Nuit
Grace Krilanovich
Le Gospel - 20.00€ -  out of stock

“Je voyais ce qui était écrit sur les murs. Ce n’était plus les années 1990. Ce n’était même plus le Pacifique Nord-Ouest. Quelque chose était arrivé qui avait tout balayé et j’avais été abandonnée enfermée dans un sarcophage puant, rêvant de l’endroit où j’étais née, me sentant très triste parce que cet endroit aussi avait été ramassé et fourré dans la gueule du monde.”

Elle a 17 ans, sort à peine de l’adolescence et pourtant elle est déjà en rupture totale avec le monde qui l’entoure et la violente. Fuyant sa famille d’accueil, elle part à la recherche de Kim, une sœur adoptive adorée qui a pris la route un peu avant elle. En chemin, elle tombe sur une bande d’enfants perdus, junkies violents devenus vampires qui dérivent de concerts en hold-ups, de parkings de supermarchés en gares routières. Sur les routes crasseuses de l’Oregon, cette riot grrrl d’un genre un peu particulier commence à entendre une voix, celle d’une pionnière morte de froid des siècles auparavant, qui se mêlent à celles de toutes les laissées-pour-compte de la société américaine. 

Texte culte de la contre-culture aux USA, publié en 2010 et immédiatement salué comme un choc, le premier roman de Grace Krilanovich n’est pas un récit traditionnel. Héritière de William S. Burroughs, Kathy Acker, Stephen King et David Lynch, elle explose les carcans de la narration et offre une œuvre à la lisière de la littérature gothique et du roman d’horreur, invitant à une plongée rare dans le milieu punk hardcore américain des années 1990.

Les Guérillères
Monique Wittig
Les Éditions de Minuit - 9.00€ -  out of stock

Publié cinq ans après L’Opoponax, Les Guérillères, second livre de Monique Wittig, vient à son heure pour souligner et fortifier notre conviction. Le talent de cet écrivain le porte, j’allais écrire, pour notre plaisir et notre profonde satisfaction, à faire du récit le lieu naturel de la contestation du langage, non pas contestation abrupte et maladroite, mais contestation habile par le biais d’une opération beaucoup plus subtile et toujours séduisante. Il semble, en effet, que mots et phrases soient deux fois présents dans le texte : d’abord comme les mots et les phrases de l’usage traditionnel, ensuite comme éléments actifs de l’autodestruction. La métamorphose est très frappante dans ce nouveau livre. Convaincante aussi, tant est sensible le renouveau des images, et leur force.Notons pour commencer, que les Guérillères (ce curieux féminin de « guérilleros ») ne sont ni les cousines, ni les lointaines descendantes des Amazones auxquelles Hérodote prêta le nom scythe d’Oiorpata, ou tueuses d’hommes. La destruction de l’homme n’est pas l’enjeu du combat que les guérillères ont décidé de mener jusqu’à son therme. Ce qu’elles combattent, c’est l’oppression, ou plutôt sa cause, le langage, celui qu’elles ont reçu des hommes, lesquels les ont, par ce moyen, d’abord nommées, puis soumises et réduites à la merci des mots. Ce qu’elles veulent promouvoir, c’est un monde nouveau où elles retrouveront l’expression de l’indépendance originelle. — André Dalmas, La Quinzaine littéraire (novembre 1969)

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